Les instruments

Publié le par Rabaza et Raplic

Le Belamaky, qui ressemble par sa forme et sa fonction au fruit du métissage d’une contrebasse et d’une caisse claire est utilisé spécialement pour le Karataky.
Trois musiciens doivent coordonner leurs mouvements pour en jouer : tandis que le premier joue la mélodie sur le manche, le second gratte les trois cordes alors que le troisième frappe la caisse avec le Fidaboky pour donner le rythme.
Il est taillé dans des bois très durs utilisés pour fabriquer les pirogues des pêcheurs de la région : le Vitagny ou le Mangibe. Sa robustesse explique son poids, près de 35kg, qui oblige à le tirer pour le déplacer sur ses roues.
Les cordes en nylon, utilisées aussi pour la pêche, sont appelées Lonaky (la basse « chef de clan »), Validena (au milieu) et Gena (aiguë). Le Fidaboky est composé d’un bâton recouvert de cuir tiré de la queue d’un gros zébu (aomby lonaky) sacrifié aux ancêtres (mitata).
Le Belamaky du groupe est le seul exemplaire à avoir fait le voyage en ville depuis le village de Abelavenoky en pays Antavaratra (celui du bory de la chanson, voir p 13).
 
 
 
 
 
 
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Le Pitiky-langay a été adapté des anciens Jejo qui n’avaient qu’une corde : l’arrivée de la mandoline apportée par les vazaha a incité les musiciens d’alors à y rajouter deux cordes, un manche et une caisse de résonance. Plus petit que le Belamaky, il joue le même rôle qu’une guitare (solo ou rythmique). Sa qualité vocale en fait la base de la musique Katrehaky.
 
 
Fabriqué en Hazondrano (arbre endémique l’Anosy) ou avec du Voandelaka, ses trois cordes ont pour noms San (très aiguë), Valisan (médium) et Dena (la basse). Le médiator en plastique, appelé Fitsitiky, est extrait d’un morceau de seau ou de porte-savon.
 
Le Sosoly est utilisé au bal Karataky en duo avec la Mandoline. Cet instrument en bambou a une forme de Sodina Malagasy, la flûte des hauts plateaux dont il a à peu près la même sonorité.
 
Le son aigu du Kasaky lui donne le rôle d’un charleston. Sorte de maraca constituée d’une boîte de lait concentré (kapoky) remplie de graines séchées de lingirotsy au bout d’un bâton, il permet aux danseurs et chanteurs d’accompagner le rythme des percussionnistes. Le sifflet, utilisé habituellement comme alerte en cas d’attaque de voleurs de bœuf (dahalo), renforce la cadence des danseurs.
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Le Langoro fait d’une marmite en fer évidée et recouverte de cuir du ventre d’un « aomby lonaky » est frappé en rythme avec de longues et fines baguettes en bois. Son utilisation simultanée à l’entrée en scène des danseurs est une des spécificités du Sarandra comme du Karetaky.
 
Le Hazolahy, commun de Fort Dauphin aux zones Antesaka, Zaramanampy et même Zafisoro au nord de Farafangana, désigne à la fois la percussion et ces événements spécifiques au Sud Est et comparables aux hira gasy des Hauts Plateaux. De préférence creusé dans un tronc de palissandre comme celui du groupe, il est recouvert du même type de peau que le Langoro. Frappé avec les mains ou des baguettes de Langoro, il rythme les danses de la région à chaque occasion.
 
 
 
La guitare basse et la batterie, réduite à la grosse caisse, la caisse claire, le charleston et la tom basse, permettent de soutenir l’aspect dansant du Katrehaky. Le clavier remplace momentanément le Sosoly.
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