L'album TSIPAZORANO

Publié le par Rabaza et Raplic

 
Le répertoire du groupe compte déjà 45 créations dont 10 ont été sélectionnées dans le récent album « Tsipazorano » qui a fait l’objet d’un VCD dont pour la première fois une bonne partie des images ont été prises autour de Fort Dauphin. Les textes s’inspirent d’anciennes légendes racontées lors des veillées, rendent hommages à des personnalités qui ont marqué la musique Antanosy, ou évoquent les difficultés et les joies qui font le quotidien des populations rurales :
 
Eh ! Rabaza (Katrehaky)
Rabaza vient pour la première fois à la ville pour vendre ses tomates : impressionné par la circulation, l’électricité et la taille des bâtiments, il tente en vain de vendre ses produits à un vazaha qui n’est en fait qu’un mannequin et rentre finalement aussi déconcerté que bredouille.
 
Vily Bemaso (Les poissons aux gros yeux – Karataky/Sarandra)
Sur la route de Mahatalaky, au nord de Fort Dauphin, existe un lac un peu spécial : plus aucun poisson ne le peuple depuis qu’un immigré (mpamanga) venu du nord de l’Ile pour s’installer sur ses rives les a chassés pour se venger des Vily Bemaso qui avaient blessé ses deux enfants. C’est pourquoi le village s’appelle depuis Andranotsimisivily (l’eau sans poisson).
 
Parepare (Toujours prêt, paré - Katrehaky)
La récolte de riz de décembre (tsipala) a été très bonne. Les villageois se réunissent pour fêter le varivao (riz nouveau) : le rhum local, les bons repas et la musique omniprésente sont les ingrédients de la fête. Deux familles en profitent pour se défier à la lutte (ringa) durant laquelle ce Katrehaky est chanté.
 
Rapela (La jeune fille - Katrehaky)
Le mari de Rapela a disparu, détruisant leur jeune foyer. Accablée, il ne lui reste qu’à se complaindre sur la route du retour vers la maison de ses parents à Mahatalaky.
  
Tsipazo Rano (Bénédiction des parents - Katrehaky)
Depuis toujours, les populations du Sud Est sont restées extrêmement mobiles, fournissant de gros contingents d’immigrés intérieurs que l’on retrouve dans toutes les régions de l’Ile (mpamanga). Le séjour loin de la terre des ancêtre pouvant être long et périlleux, il convient de solliciter les ray aman-dreny (anciens de la famille) pour bénir l’expédition en aspergeant d’eau et de rhum local le demandeur tourné vers l’Est (où reposent les ancêtres auprès de Zanahary). La recherche d’une épouse et de terres fertiles en sera facilitée. C’est ce que demande le héros de cette chanson
 
Cecille (Katrehaky)
Encore un couple malheureux : cette fois-ci c’est le mari de Cecille qui doit se résoudre à la renvoyer chez ses beaux parents fatigué qu’il est de ses infidélités et mensonges répétitifs.
 
Ampelamainty (La jeune fille noire – Katrehaky/Karataky)
Cette chanson raconte la vie d’Ampelamainty, sery et danseuse très célèbre du temps des ancêtres qui maîtrisait les différents styles de la région et dont les transes étaient réputées.
 
Bory (Katrehaky)
Bory est maintenant un vieil homme qui fini tranquillement ses jours dans son village de Abelavenoky. C’est lui qui a remis au goût du jour le belamaky qu’il manie avec virtuosité, ce qui justifie le respect que tous les musiciens de la région lui porte. Son message, repris dans cet hommage, a marqué les jeunes générations : ne te marie pas avant d’avoir fait des études, et si l’école ne te convient vraiment pas, fais de la musique !
 
Eh ! Zandaro (Eh ! Gendarme - Katrehaky)
Les fréquents vols de bœufs sont toujours la source d’une insécurité rurale chronique dans certaines zones : ces bandes armées et organisées laissent les communautés sans défense d’autant que les gendarmes, mal équipés et avec des effectifs bien trop faibles, arrivent quasiment toujours trop tard. Cela reste un reproche récurrent des villageois contre l’Etat que la chanson reprend à son compte.
 
Misarimamo (Le faux ivrogne - Katrehaky)
L’édification d’une stèle en mémoire d’un ancien renommé (tsangam-bato), donne toujours lieu à des réjouissances auxquelles participe tout le village. Dans ces conditions, certains malins profitent de l’occasion pour faire boire plus que de raison le mari de la femme qu’ils convoitent afin de parvenir à leur fin sans risque : c’est la technique du Misarimamo.
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